.
Le récit qui suit a été écrit par Vincent Jaouen. Vous pouvez consulter le récit complet de son périple sur le blog suivant : http://20100team29.over-blog.com/
Le lendemain départ à 4h45 en direction de Pontchâteau. Le vent est tombé et même il est plutôt favorable, j'arrive dans la ville avant le lever du jour, j'emprunte des petites routes qui longent les rails pour me conduire à la prochaine ville contrôle Saint Etienne de Montluc. Une photo de mon vélo sous le panneau me sert de preuve de mon passage.
Je dois encore aller chercher le bac pour traverser la Loire à Couëron. A ce moment entre ma feuille de route et l'heure réelle, j'ai une heure de retard. A la descente du bac, direction Bouaye, Pont Saint Martin, L'Hébergement ,ville de mon nouveau contrôle et de mon petit-déjeuner. Je poursuis vers les Essarts et Bournezeau ville étape .Déjeuner frugal, mais déjeuner quand même. Direction Mareuil, Luçon, Marans, Saint Jean de Liversay où je pointe dans une boulangerie en achetant mon repas du soir, achat qui me sera finalement offert par la boulangère, par compassion, mais aussi à cause de ses doutes sur mon état psychique. Je rencontre beaucoup de véhicules sur la route qui me conduit vers Surgères. Saint Jean d'Angély est encore un arrêt, non prévu, car mes gourdes sont vides. Je continue vers ma prochaine ville contrôle Cognac (Santé) ; d'ailleurs la photo n'est pas très nette.
Ensuite Barbezieux Saint Hilaire, je dois m'arrêter un moment dans un abri de bus, il me reste encore un peu de temps avant d'arriver au terme de ma longue étape Chalais ; je dors dans un sas de banque. Aujourd'hui , j'ai parcouru 360 kms.
Départ à 5h00 pour la Roche Chalais, Montpon Menestrol ville contrôle et petit déjeuner rapide. Sainte Foy La Grande, La Sauvetat du Dropt, Miramont de Guyenne où le mercredi est une ville morte avec plus de 60% des commerces fermés.
Je fais la rencontre d'un cycliste, Bernard ; ensemble nous nous arrêtons un moment.
Puis vient le moment de la séparation.
Toute cette partie et celle à suivre sont très accidentées. L'adage: « ce que tu descends, tu le remontes » s'applique à merveille, bien que j'aie le sentiment de monter plus que de descendre. Pour atteindre Tournon d'Agenais le pourcentage augmente et que dire de la suite, vers Lauzerte et La Française. Dans cette partie je vais croire que ma diagonale est perdue, je perds un temps fou. Heureusement, en allant vers Montauban la route devient plus clémente jusqu'à ma ville contrôle Labastide Saint Pierre.
Je vois passer les panneaux Magnanac, Mirepoix, mais à Saint Sulpice c'est un supplice : je m'arrête pour dormir. Comme je ne trouve pas de banques ouvertes, je me décide pour un renfoncement de porte qui sera ma chambre pour quelques heures. Aujourd'hui 270 kms.
2h45, j'ai tellement froid que je décide de partir, je suis mieux sur mon vélo. Ce soir de toutes façons, je dormirai dans un lit au chaud : ça motive, non ? Je ne suis pas encore sorti de de la ville que ma lumière à l'avant est H.S ; quelle bonne idée j'ai eue de prendre ma frontale qui est suffisante pour voir, mais surtout pour être vu. J'arrive à Soual au petit matin pour mon contrôle, je suis fatigué, usé, cramé par la route qui m’a conduit de Saint Paul Cap de Joux et Puylaurens. Je consomme deux grands cafés, la caféine remplit parfaitement son rôle d'excitant. En partant, je retrouve une certaine souplesse dans mon pédalage au moins jusqu'à Revel. Ensuite je rentre dans le vif du sujet, en direction de Castelnaudary. Comme le profil de la route monte tranquillement mais inexorablement, j'arrive à mon avant dernier contrôle Limoux avec soulagement. Je déjeune, j'envoie mes SMS, je téléphone à mon épouse puis à Patrick. Tous m'encouragent mais Patrick me fait remarquer, pour le cas où je l'aurai oublié, que l'aventure n'est pas encore finie. Il n'a pas tort. En quittant Limoux dans l'euphorie de la fin, je ne remarque pas, que pour aller à Couiza c'est environ 10 km de montée ; je le constaterai le samedi dans l'autre sens. A Quillan je dois faire un arrêt à cause de mes douleurs. J'en profite pour prendre le paysage.
En sortant de la ville je commence à grimper et ainsi jusqu'à atteindre le sommet de ma diagonale. Durant cette ascension je vais vivre une chose étrange et paniquante : en passant dans un tunnel, je deviens comme un aveugle, un vrai trou noir. Quand je prends conscience que je suis au beau milieu de la route, je file sur la droite et j'entends au même moment une voiture derrière moi qui freine. Je finis à pied les derniers mètres restants puis sur l'herbe je reste assis dix bonnes minutes pour me calmer. C'est aussi vers ce moment que je comprends pourquoi j'ai une vision réduite : mes paupières sont si enflées, qu'elles retombent sur mes yeux. Pour arroser mon arrivée j'ai aussi le droit d'avoir mal aux cervicales. Avant Estagel dernière ville contrôle (carte postale), je ne peux plus me tenir en ligne sur mon vélo quand la route descend, ce qui augmente mes douleurs. Après mon envoi de la carte postale, pour rejoindre Perpignan, je file sur le grand plateau, tel un cycliste les mains en bas du guidon le regard vers le sol. De toutes façons je ne peux pas faire autrement. Quand je vois l'aéroport, je suis presque arrivé, effectivement je passe devant le panneau « Perpignan centre » ; je m'engage mais c'est une pénétrante pour véhicules interdite aux cyclistes. Je me mets d'abord sur le bas côté puis derrière les barres de sécurité. En sortant de cette fâcheuse situation, je trouve sur ma droite l'indication libératrice « Hôtel de police », Cette fois-ci je suis au terme de ma diagonale ; je fais valider mon carnet de route par une charmante personne. Aujourd'hui j'ai parcouru 230 kms et le total s'élève à 1110 kms.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire