mercredi 16 août 2017

Laurent sur la MB RACE !


Dans les Défis un peu foufou de cet été, il y a celui de Laurent Le Deun qui a participé début Juillet à la MB Race :-)

Voici son récit qui nous fait vivre un bel exploit sportif ! et qui donnerait à certains l envie d'y être l'année prochaine ;-)

Vendredi 30 juin 18h : briefing de la course. Nous n'attendons qu'une chose, ce sont les prévisions météo pour demain sachant qu'en général elles sont assez précises... Le directeur de course nous annonce qu'il va beaucoup pleuvoir cette nuit et que la pluie va s'arrêter à 4h du matin, le départ étant donné à 6h c'est une bonne nouvelle... Et puis dans la journée il ne doit pas y avoir de pluie mais ils annoncent froid en altitude, 3 degrés à 2000m 😱

Nuit de vendredi à samedi: comme prévu il pleut beaucoup !!! J'ai beaucoup de mal à trouver le sommeil, la nuit sera courte.

Samedi 1 juillet 4h30, La pluie s'est arrêtée... Pour l'instant les prévisions sont bonnes, pour l'instant...

Vers 5h40 nous nous rendons sur la ligne de départ. Vu que nous avons un dossard prioritaire en 2e sas, le premier étant réservé aux élites UCI nous ne sommes pas spécialement pressés d'aller sur la ligne ça c'est cool!!!

6h !!! Le départ est donné, on commence par 5km montant sur route pour étirer le peloton, ça part vite mais c'est raisonnable. Je décide de prendre mon rythne,et me fait doubler par pas mal de concurrent, d'expérience 140 km ça se gère. La 1ere descente est technique avec beaucoup de boue ce qui annonce une journée compliquée... 1 ère longue montée de la journée pour rejoindre le col du Jaillet avec un long portage pour terminer...
Ensuite descente en direction de la Giettaz pour rejoindre le 1er ravito. La descente est très technique et très très boueuse, c'est très compliqué, l'équilibre et la trajectoire sont difficile à tenir ...
J'arrive au 1er ravito dans les temps que j'avais prévu, je fais un ravito express car je me doute que la suite va être compliquée avec toute cette boue, je profite tout de même du lavage vélo pour nettoyer ma transmission... La montée suivante est un peu compliquée, je me mets en mode gestion en pensant à la suite!!!
Encore une descente bien technique où une bonne partie se fait à pied... Les crampes dans les mollets commencent à titiller à force de pousser ou porter le vélo et de garder l'équilibre avec un pied déchaussé. C'est inquiétant pour la suite.

Vient ensuite une longue montée, d'abord sur piste puis après le ravito c'est une catastrophe avec des sentiers hyper boueux!!! Une descente dans une spéciale de l'enduro du lendemain... Il pleut à torrent!!!! Dans ces conditions je ne pense qu'à une chose , éviter l'incident mécanique car réparer dans de telles conditions me paraît irréalisable et mettrait fin à ma course.
La moyenne qui était 12,5 au 35ème descend dangereusement sachant que la limite mini est de 10 pour boucler les 100er et je commence à douter à être dans les temps pour partir sur le 140.
La dernière descente en direction du 70e km approche mais avant cela il reste 2 enormes coup de cul où il est même difficile de monter à pied et de garder son équilibre au point de redescendre en glissade car les appuis ne sont pas suffisant.

Vient la dernière descente vers le 70, une descente boueuse mais sympa et qui se fait assez vite...
J'arrive au 70e et j'hésite une bonne minute à m'engager sur le 100 tellement il fait froid ( 5 à 6 degré à 900m) et qu'il pleut toujours autant... Les encouragements des qqs spectateurs courageux me décideront à partir sur le 100.

Après un ravitaillement et un nouveau nettoyage de transmission je décide d'aller me changer à ma chambre d'hôte car je suis trempé et tremble de partout.
Après un passage éclair dans la douche et un changement de tenue (merci à Nicolas d'avoir nettoyé la chambre après moi car j'avais laissé des traces boueuses sur mon passage ) je repare enfin sous une éclaircie . Je suis très sceptique sur mes chances de passer la barrière horaire du 100e km mais je vais tout tenter pour ne rien regretter.

Je reconnais cette partie de course, identique à l'année dernière donc je peux gérer car il n'y a plus beaucoup de concurrents, on est souvent seul...
Le temps passe et je suis inquiet car ça va être juste. Mon rythme en montée est bon et les jambes sont là. Après le dernier ravitaillement je suis rattrapé par des gars que j'ai doublé dans l'ascension et me disent qu'on est dans les temps. L'année précédente le 100km faisait 110 et donc je pense que c'est mort. On attaque la dernière descente très technique et avec beaucoup de racines. Je sens que je me rapproche de Megève et même si le temps passe je commence tout de même à y croire.
Quand je me rends compte que ça va passer, je n'hésite plus car je regretterais trop!!!
J'arrive à la barrière horaire 15min avant que ça ferme. Un contre-la-montre de 100km en VTT c'est long et fatiguant !!!

L'émotion nous submerge car même si je sais qu'il reste un gros morceau je sais que je vais aller au bout.... Heureux nous nous tapons dans les mains car nous savons que nous ferons parti des finisher de la MB Race.je saurai après qu'il n'y a pas plus de 350 coureurs sur les 9 précédentes épreuves à avoir fini.

Je repars pour les 40 derniers kilomètres ! Une partie de route assez plate me permet de tourner un peu les jambes. Ensuite on attaque la montée d'abord sur route puis sur une piste, il y a moins de boue ça fait du bien! Je me retrouve avec un autre concurrent Nicolas, avec qui on discute dans la montée, ça passe plus vite car la montée est interminable! Nous décidons de rouler ensemble. C'est impressionnant comme les jambes répondent encore après tant d'efforts!!!
On arrive en haut du col de Ban Rouge à 1983m et 3°C (passage le plus élevé ) où un ravitaillement salvateur nous attend. Il pleut à torrent et il fait très froid. Reste encore 2 portages de 300m avant d'attaquer la descente vers Praz sur Arly. Il fait vraiment froid dans la descente car je suis trempé ! Arrivé sur Praz sur Arly je sais qu'il ne reste plus qu'une longue montée.

On repart avec Nicolas La montée est longue ! On marche quand c'est trop raide. Nicolas commence à être dans le dur. Il me dit de continuer mais on avait décidé de finir ensemble donc je l'attend. De toute façon au bout de 13h00 de course je ne suis plus à 1/2h prêt de plus avec les conditions climatiques et le manque de visibilité il est préférable de rester ensemble. On arrive enfin au dernier ravitaillement au col de Bonjournal 1732m à 12km de l'arrivée. Je me restaure, discute et plaisante avec les courageux bénévoles car nous étions déjà passé à ce ravito au 58ème km. Une fois rassasié je repart. Il reste quelques montées courtes mais raides et j'attaque la dernière descente. Vu l'état de fatigue je me parle pour rester concentré pour éviter la mauvaise chute ou l'incident mécanique!
La descente se déroule parfaitement mais je manque une déviation qui m'évitait un dernier passage dans des racines.

21h33, je franchis la ligne d'arrivée, heureux et fier de terminer cette épreuve que je pensais être un fiasco vu les conditions climatiques Nicolas Quimbre est présent pour immortaliser ce moment et je l'en remercie car dans mon changement de tenue au 70 ème km j'avais oublié mon téléphone et je n'aurais pas pu prendre de photos ...

Je reçois la médaille et le T-shirt finisher ainsi qu'une paire de lunettes Scott.

Je l'ai fait j'ai relevé le défi !!! Je fais parti des 71 finishers de cette édition 2017.
Cette course VTT, réputée comme la plus difficile du monde, l'était bien, vu les conditions, et au dire des meilleurs pilotes présents et de l'organisation ...




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